Derrière l’écran #10 : Et si deux mains

Déjà le dixième portrait de cette rubrique ! Cette fois, c’est Marion du blog Et si deux mains qui est à l’honneur. “Et si deux mains”, c’est l’un des tous premiers comptes que j’ai suivis sur Instagram.  Un compte aux photos apaisantes, dont l’esthétique indéniable est travaillée avec féminité et minimalisme. “Et si deux mains”, c’est aussi un blog très abouti, qui a pour cheval de bataille le slow life, cet art de vivre qui consiste à prendre le temps. La blogueuse Marion décrit avec finesse et raffinement le travail d’artisans qu’elle met en valeur au travers de sublimes photographies. Elle aborde également des réflexions sur le minimalisme ou le slow life. Plume ciselée, souci du détail et quête de perfection, voilà ce qui caractérise à mes yeux le blogging de Marion…Sans oublier la douceur, et la bienveillance…qualités si chères à mes yeux. “Et Si deux mains” est un blog avec une âme, une empreinte forte. Mais Marion, c’est aussi le mystère… Alors, je suis ravie qu’elle se dévoile un peu pour mon blog.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Moi, Marion, 33 ans. La philosophie de vie dont je me sens la plus proche ? Le lagomDe par l’invitation à la slow life qu’il représente, déjà, mais aussi et surtout de par cette idée de viser le juste équilibre en toute chose

Quand as-tu démarré “Et si deux mains” ?

J’ai commencé à écrire en début d’année dernière, sans trop savoir où j’allais… Je savais juste que je souhaitais valoriser l’artisanat et les créations éco responsables. Très vite, par manque de ligne éditoriale vraiment définie peut-être, je me suis retrouvée en proie à la hantise de tous les écrivains : la page blanche. Une page blanche de plusieurs mois, pendant lesquels j’ai laissé à mon esprit la liberté dont il avait besoin… Jusqu’au petit geste qui m’a poussée à reprendre ma plume, avec cette furieuse envie de noircir des pages et des pages. Pour moi, c’est à ce moment là, il y a 9 mois, que le blog est réellement né. Avec, toujours, cette envie profonde d’interroger les mains désireuses d’amorcer le changement, la même question me revenant inlassablement en tête : “Et si deux mains pouvaient changer demain, que ferions-nous ?”. Ce qui nous amène doucement à la question suivante…

Le nom, il vient d’où ?

Dès le stade de la réflexion, j’étais animée par le désir de promouvoir celles (et ceux) qui créent de leurs mains. Il me paraissait donc naturel de mettre en avant dès le nom de mon blog cette partie de notre corps pour laquelle j’éprouve une telle fascination : nos mains permettent de créer à l’infini quand on les apprivoise ! Cela renvoie bien sûr aux artisan(e)s et créatrices éco responsables, qui utilisent littéralement leurs mains, sans exclure celles qui sans nécessairement créer de leurs mains, se veulent actrices des changements qui s’imposent à nous compte tenu des contraintes environnementales.

Comment gères-tu ton blog au quotidien ?

Je ne m’étais jamais posé la question avant et j’avoue être perplexe ! Je vais donc essayer de te répondre très simplement : je note au fur et à mesure les personnes que j’aimerais interviewer et les réflexions qui me viennent. Je les organise ensuite sur plusieurs mois, avec une base de deux articles par mois (ce qui me laisse de la souplesse pour des collaborations imprévues avec une deadline courte ou tout simplement pour y aller doucement quand je suis moins disponible ou plus fatiguée). En général, je prépare les articles au moins un mois à l’avance pour ne pas être prise par le temps, je n’aime pas “travailler” sous la pression… Et la vie quotidienne réserve son lot d’imprévus !
Je reporte ensuite, semaine après semaine, les tâches à effectuer par ordre de priorité (articles, visuels, publications sur les réseaux sociaux…) en fonction du temps dont je dispose chaque jour. Puis, jour après jour, je pioche parmi les tâches de la semaine, en essayant dans la mesure du possible de suivre l’emploi du temps que je me suis fixé… Sans pour autant être trop rigide : si j’ai une belle luminosité pour réaliser des visuels, j’en profite même si je n’avais pas nécessairement prévu de les faire à ce moment-là, tout comme je ne me bride pas si je suis inspirée pour écrire sur l’un de mes sujets prévus pour la semaine. Cette souplesse dans l’organisation, que j’ai également la chance de connaître dans le cadre de mon travail, est selon moi l’une des clés pour une pratique sereine.

Quel a été ton déclic pour un mode de vie plus “slow” ?

Je suis persuadée qu’écologie, minimalisme (et slow life) sont des réflexions perméables entre elles : quelle que soit notre motivation de départ, l’une entraîne l’autre. Pour ma part, c’est ma sensibilité pour l’écologie qui m’a poussée à redéfinir les contours de ma vie : tendre vers un mode de vie plus “slow” m’est venu très naturellement, au fur et à mesure de mon cheminement écologique. Ma manière de consommer a été considérablement modifiée à tous point de vue et un petit geste en entraînant un autre, j’ai commencé à faire plus moi-même : moudre le café, confectionner mon propre lait végétal, les yaourts pour mon cher et tendre… Autant de gestes qui nécessitent de gérer notre temps autrement.

Très vite, je me suis surprise à apprécier ces moments invitant à lâcher prise et à renouer avec des plaisirs simples. Evidemment, les contraintes de la vie de famille, de la vie en société font que l’on ne maîtrise pas toujours son temps de la manière dont on le souhaite… Mais on gagne tant en sérénité en s’aménageant ces moments qui nous appartiennent que finalement cette nouvelle gestion du temps se fait naturellement. Le mot d’ordre ? Que ce soit en termes de cheminements écologique, minimalisme ou de slow life à proprement parler, être indulgent(e) avec soi-même !

Le slow blogging, c’est quoi selon toi ?

“Et si deux mains” est le reflet de ma philosophie de vie au quotidien. Même si vous n’apercevez que quelques facettes de la personne que je suis, il en est une dont j’ai fait part à maintes reprises sur le blog : mon désir de prendre le temps (qui est probablement l’expression que j’ai la plus utilisée dans mes articles !). Je vais probablement enfoncer une porte ouverte, mais je prends le risque : le slow blogging, pour moi, n’est rien d’autre que la slow life appliquée au blogging. En d’autres termes, je prends le temps de bloguer au rythme dans lequel je trouve mon équilibre.
Non, je ne publie pas forcément une fois par jour sur les réseaux sociaux, une fois par semaine sur le blog… Tout comme il m’arrive d’être plus présente sur une semaine, tout simplement parce que j’en ai le temps et l’envie. Oui, cela nuit probablement à ma visibilité endémique, mais peu m’importe, car quand je publie (sur le blog ou les réseaux sociaux) c’est que j’estime que la qualité de contenu que je souhaite partager (et maintenir), si imparfaite soit-elle, est présente.

Quels sont les sujets que tu préfères aborder ?

Artisanat, éco design, minimalisme et slow life sont mes sujets de prédilection, je virevolte de l’un à l’autre selon mes inspirations du moment, sans préférence marquée… Si ce n’est pour le format : j’apprécie particulièrement les échanges privilégiés avec les artisanes et créatrices à l’occasion des interviews. J’estime que c’est une chance de pouvoir poser toutes les questions que l’on souhaite à ces femmes qui osent se lancer ! J’aime par-dessus tout le moment où je découvre leurs réponses : je les reçois et les apprécie comme un précieux cadeau, que je déballerais lentement, avec soin, en savourant le plaisir qu’il m’apporte.

Je pense qu’aujourd’hui il y a une réelle prise de conscience à avoir sur les travers de la société dans laquelle nous vivons, avec l’impact humain et environnemental qu’ils impliquent… Mais que les changements ne se font pas en un jour : tout le monde n’arrêtera pas de consommer demain ! Commencer par consommer “moins mais mieux” est un premier pas. Et donner la parole à des artisanes et créatrices m’a paru la manière la plus judicieuse de montrer que chaque vêtement que nous mettons, chaque objet dont nous nous entourons au quotidien (…) reflète les valeurs que nous souhaitons porter (étant précisé que je ne suis pas une consommatrice exemplaire, loin de là).

Et dans la vraie vie, tu fais quoi ?

Pour l’instant je suis en congés. Mais sinon, dans la vraie vie, je suis chargée de stratégie éditoriale pour greenweez.com. Concrètement, entre autres tâches, je gère nos partenariats et les publications sur nos supports de communication…

Quelle est la mauvaise habitude dont tu ne sais pas te passer ?

Malgré tous les gestes mis en place pour une meilleure pratique des réseaux sociaux, je dois encore parfois lutter contre moi-même pour ne pas scroller, scroller et scroller encore sur Instagram… En sachant pourtant qu’il y aurait bien d’autres manières d’occuper le temps qui m’est si précieux !

Et enfin, as-tu un compte Instagram coup de coeur ?

Il y en a tant… Mais si je ne devais en citer qu’un, découvert dès mes premiers pas sur Instagram, ce serait celui du studio créatif Wij zijn kees. J’imagine qu’il est le fruit d’un travail considérable, pourtant le rendu est naturel, parfois même brut. Les mises en scène sont épurées, toujours dans des coloris sobres et doux, avec une large place faite aux matériaux naturels (argile, lin, bois…).  La simple vue de ces photos – qui pour certaines me donnent des frissons – me conforte dans cette idée que la beauté se trouve dans les choses les plus simples : “less is more”.

Merci pour ce magnifique portrait, Marion


Crédits photo : Et si deux mains

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4 commentaires
  1. Merci pour ce bel article. J’adore le travail de Marion. J’aspire à la même sérénité qu’elle et à son savoir être… Sa bienveillance comme vous le dites si bien et les jolies choses qu’elle nous présente à chaque fois !

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